dimanche 14 juillet 2013

Une rose pour ma bien-aimée

Mignonne, allons voir si la rose

A Cassandre
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.

Pierre de RONSARD   (1524-1585)

20132568 copie

Comment ont-ils fait pour parler ainsi au 16ème siècle lorsque l’on entent de nos jours les expressions incohérente ainsi qu’un français qui perd ses origines.

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